Le 17 mars 2007, il y a 4 ans, nous avions fait une chute impressionnante, qui fut le point de départ de nos actuels troubles de la locomotion. Kelso prenait 9 ans, nous étions en bride au manège chez les Henriquet où régnait ce jour là une ambiance tendue, Kelso était difficile au galop et chargeait beaucoup.
Lors d’une demande de départ au galop, il se jeta dans le mouvement alors que j’avais les doigts fermés, je ne sais ce qui se passa à ce moment tout son corps s’effondra à plat sur le côté droit m’écrasant sous lui. La chute se produisit donc du pas en quelques sorte, comme si un nerf avait été pincé ou qu’un faux mouvement l’avait projeté au sol, y avait-il déjà une fragilité ? C’est ce que je pense avec le recul car aussi sensible soit-il, Kelso était déjà un cheval dressé, habitué à la bride, et bien que je manque parfois de tact, la main fermée que je lui opposais restait un demi-arrêt honnête si l’on compare aux violences subies par certains chevaux de dressage.
Fracture, entorse, perte de connaissance, je me relevais soutenue par quelques bras, voulant tout de suite voir Kelso qui s’était relevé immédiatement et qui me regardait étonné. Un immense sentiment de culpabilité m’envahissais et la première chose que je dis en pleurant est « j’ai mis mon cheval par terre ! ».
Je le remontais une semaine plus tard, plâtrée, puis les deux mois qui suivirent, Kelso travailla très bien, souplement avec beaucoup de rebond, quelques films en témoignent.
Mais un jour de mai, en liberté sur la carrière alors que nous jouions, son épaule gauche se bloqua sur un cercle à droite et il fit quelques foulées fortement boiteux. Cela recommença de temps en temps, toujours lors d’un mouvement d’abduction de l’antérieur gauche.
En le faisant examiner, je découvrais au-delà des mauvaises radios des pieds à l’achat, une séries de pathologies diverses et anciennes : arthrose des cervicales basses induisant une névralgie brachiale dans ce mouvement, volumineux ostéophyte dans la fosse iliaque gauche (Kelso a toujours eu la queue déviée vers la gauche, pour Christelle Pernot, cela signifie qu’il protège son côté gauche), lombalgies, dorsalgies de compensations, remaniement osseux dans les jarrets, Kelso était un jouet à infiltrer pour vétérinaires (refusé!). En ostéopathie, quelques blocages C6, C7 principalement, sciatique gauche puis droite à répétition… en shiatsu, faiblesse du foie et autres désordres énergétiques…
Depuis, à peu près à chaque date anniversaire de cette chute, les gênes réapparaissent quoi que je tente en prévention; suivi shiatsu, ostéopathique, soutien du foie, phytothérapie, réduction des exigences au travail, arrêt du travail… Le mystère de la mémoire cellulaire et des troubles psycho-morphologiques reste entier, je ne suis pas au bout de mes recherches ni de mes peines. De mars à août, la locomotion est perturbée : gênes cervicales par intermittence, sciatique, raideurs… de septembre à février, je retrouve souplesse, amplitude, rebond et un galop qui nous permet de progresser.
La différence est très visible au niveau du changement de pied, dans la vidéo de l’article du 6 février « discrétion des aides », Kelso exécute deux changements de pied au temps dans une fluidité et une décontraction rare. Dans celle-ci, chaque changement de pied, isolé ou non est associé à un fouaillement de queue témoignant d’une contraction certaine. je dois dans un soucis de compréhension, de respect, et de conservation, me contenter de peu de choses et ne pas chercher à obtenir ce que je sais qu’il sait faire en bonne période. Je me concentre sur la recherche du bon équilibre au galop, rassembler mais par trop, en avant mais par trop, le juste équilibre pour lui permettre le mouvement le plus facilement possible. A ce stade, les changements de pied sont bien meilleurs lorsqu’ils sont associés à des difficultés supérieurs qui le maintiennent sur les hanches, telles que pirouettes ou appuyés, bien que cela lui fasse perdre l’amplitude. Je cherche pour le moment le même galop avant et après le changement. La difficulté sur la diagonale est toute nouvelle, j’essaye qu’il ne me les vole pas, qu’il ne se déporte pas, qu’il m’attende…
L'association Connivence
Cette association (loi 1901 à but non lucratif) à vu le jour en 2009, créée par Emilie Haillot dans le but de promouvoir, sous la forme de stages et conférences, la complémentarité de 4 approches autour du cheval : la connaissance du cheval physique ( biomécanique, énergétique…) , la connaissance du cheval psychique (éthologie, horsemanship…) , la gestion physique et énergétique du cavalier, la technique du dressage du cheval selon les préceptes classiques.
Vous appréciez ce site ?
Partagez-le sur vos réseaux !
Merci !