Voici un exercice passionnant auquel je n’aurai pas donné autant d’importance si je n’avais pas rencontré Pierre Pradier. Voir le cheval fonctionner sous la selle et le cavalier sans qu’il soit tenu dans son bout de devant donne de précieuses indications sur sa locomotion naturelle et sur la façon dont le cheval travaille au quotidien
Un sorte de test, un examen de passage : est-il capable de trotter, galoper et de conserver ces allures dans une cadence régulière, ou des faire des transitions montantes et descendantes sans le secours de la main ou des jambes ?
Kelso a vraiment appris en une année à se prendre en charge tout seul ce qui n’était pas gagné étant donné son comportement de grand émotif le poussant constamment à sortir de ses cadences et à précipiter surtout s’il se sent abandonné (rènes longues, sans contact). Être à l’écoute sans anticiper ni stresser ou tranformer la moindre indication en agression…mais bientôt 13 ans, l’âge de sa sagesse approche… Ce fut donc un exercice difficile pour nous mais que l’on peut aujourd’hui pousser jusqu’à la simple cordelette.
« Dès les commencements du dressage, le cheval doit être habitué progressivement à se passer entièrement du secours des aides. Mais il faut que cet abandon n’altère en rien l’équilibre, c’est à dire que l’animal doit se soutenir de lui-même »
Faverot de Kerbrecht
A quelle main colle-t-il à la piste, ou coupe-t-il les coins, de quel côté sa tête se met-elle naturellement, comment prend-t-il le galop et comment revient-il dans le trot, est-il calme, en combien de temps se relâche-t-il, la fluidité, la position de l’encolure et son mouvement…Beaucoup d’indications intéressantes qui me permettent d’orienter le type d’exercice qui suit. Je l’utilise comme échauffement, pour qu’il se mette en route seul libre de toute contrainte. Peut-être est-ce aussi une préparation à la descente de main, « la descente de main consiste à faire conserver au cheval son équilibre sans le secours des rènes » (Baucher).
Cet échauffement intervient après avoir marché au moins vingt minutes au pas.
Sur cette vidéo :
Exercice que je fais le plus souvent en filet rênes longues mais présenté ici en cordelette.
Kelso est particulièrement calme, encolure horizontale et bout du nez vers l’avant, je peux lui demander les transitions du pas au trot puis du trot au galop – je note les oreilles en arrière au départ au galop -, il est relaxé et repasse au trop calmement à l’assiette en retrouvant sa cadence.
Il réagit quasiment à la pensée pour les transitions, une fois dans l’allure, je le laisse de débrouiller sans intervenir, juste en passager. Le deuxième effet « kiss cool » est de travailler sur moi aussi, d’essayer d’améliorer ma position étant consciente des lacunes, en équilibre sans avoir besoin de me tenir par les jambes ou la main au pommeau, comme une sorte de mise en selle.
« …on enseignera à l’élève à ne pas avoir recours pour diriger, aux forces qui maintiennent à cheval; à ne pas employer, pour s’y maintenir, celles qui dirigent. «
François Baucher (1842)
Nous travaillons chacun notre équilibre, c’est un partenariat. Je tente un changement de pied au galop fluide, puis pas,galop,trot,pas,arrêt,reculer à l’assiette uniquement, Kelso est connecté, il machouille à l’arrêt. En bonus, je vérifie si je peux aussi à l’assiette lui demander le piaffer et contrôler cet équilibre à l’assiette, il s’énerve un peu. Il est intéressant d’observer la position naturelle que prennent tête et encolure dans le piaffer.
L'association Connivence
Cette association (loi 1901 à but non lucratif) à vu le jour en 2009, créée par Emilie Haillot dans le but de promouvoir, sous la forme de stages et conférences, la complémentarité de 4 approches autour du cheval : la connaissance du cheval physique ( biomécanique, énergétique…) , la connaissance du cheval psychique (éthologie, horsemanship…) , la gestion physique et énergétique du cavalier, la technique du dressage du cheval selon les préceptes classiques.
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