Pierre Pradier a accepté d’être le garant de la locomotion juste conservée lors de ma quête vers le grand-prix. Il m’explique que les « transitions de vitesse sont bien évidemment un problème majeur. Il faut être conscient qu’elles présentent pour le cheval une difficulté physique évidente (…)
Que faut-il obtenir :
Sans défense et avec facilité, sans perturbation de la mise en main, sans modification de l’équilibre, hors celles normales résultant d’une modification de l’amplitude. (encore faut-il être conscient qu’au niveau du Grand-Prix entre le trot ordinaire et le trot en extension soutenu, la cadence ne doit guère être modifiée dans l’absolu et de ce fait l’équilibre non plus). Avec les seules modifications du contact nécessaire à une demande normale.
Comment l’obtenir :
Ces demandes présentent d’évidence un aspect cognitif, le cheval doit y répondre progressivement volontiers pour ce faire
– le cavalier doit se faire comprendre de manière incontestable ; l’assiette doit précéder et accompagner la demande (la main, le contact, ne sont que des transmetteurs) ; les jambes (voire la cravache) entretiennent l’impulsion que ce soit en transitions montantes que descendantes. Et ne pas oublier que les aides récompensent la moindre obéissance.
– le cavalier au début ne demandera que ce qu’il est certain d’obtenir dans les conditions que nous avons définies au chapitre « que faut-il obtenir, en gros ce que le cheval va faire sans effort, en gros des modifications de la vitesse du trot, c’est à dire de son amplitude. »
Lorsque je monte sur son dos, il y a comme un processus de contrôle qui se met en place, est-il suffisamment délié, assouplit, régulier, en fait disponible « corps et âme » (et non corvéable) pour tenter quelques mouvements difficiles (Grand-prix) ou faut-il que j’intervienne par de la gymnastique afin de palier des lacunes que mon esprit fondamentaliste ne laissera pas passer. Le dos ondule t-il souplement au pas, rênes longues, au maximum de son amplitude, part-il sans gêne ni tension au trot, les foulées sont-elles régulières, le poids des rênes suffit-il pour le faire tourner, changer de direction sans qu’il soit entraîné par une asymétrie passagère plus d’un côté ou de l’autre, au galop est il dans sa cadence, au-dessus ou en-dessous, le galop se fait-il entendre, prend il le contact sur les deux rênes égales, accepte t-il les transitions montantes et descendantes fluides, je teste ainsi jusqu’aux éléments les plus difficiles et si l’un d’entre eux ne me satisafait pas, j’adapte la gymnastique pour que la fin de la séance soit un résultat positif, et souvent « le problème n’est pas le problème ». Savoir quel mécanisme est mis en jeu dans telle ou telle difficulté est le plus passionnant de ma recherche, quel groupe musculaire manque de souplesse, de tension, de force, faut-il décontracter, muscler, assouplir, relaxer, comment, ah! le chemin est long…
Nous retrouvons la joie des sorties en extérieures, plaines et forêts nous attendaient, je retrouve là le vrai plaisir de l’équitation et l’aboutissement du dressage d’un cheval : la mise en équilibre sous la selle et la facile exécution de tous les mouvements dans toutes les directions à toutes les cadences et leurs variations. Kelso est suffisamment en avant pour être droit, il propulse dans le calme et réussit sans problème à augmenter la vitesse sans augmenter la cadence.
Comment retrouver ces sensations de l’équilibre idéal entre impulsion donnée par la joie de l’horizon lointain et du soutien naturel, de la disponibilité, de la tension dans la souplesse et comment les reproduire sur une carrière ? Je ne comprends pas pourquoi les trot allongés demandés en carrière sont-ils aussi médiocres. Il commence en équilibre sur trois foulées puis projette son poids sur les épaules, charge, perd l’équilibre. « Le cheval de dressage qui, dans un allongement, est capable d’avancer légèrement son bout du nez est en équilibre, alors que celui qui est enfermé ne pourra le trouver, ou alors devra pour ce faire s’appuyer sure la main du cavalier ! » Bernard Maurel. Voilà un des points à améliorer : le trot allongé, Kelso n’y avance pas le bout du nez et je finis par tirer. « Un cheval juste fonctionne d’arrière en avant » ! « L’impulsion aboutit à la main qui la canalise et la dirige sans jamais la contrarier » Bernard Maurel. Je contrarie donc car dès que je perds le contrôle de l’équilibre, je compense par la main, mes doigts se ferment, mes bras se raidissent, cela suffit pour exercer une traction sur sa bouche et rapprocher son menton du poitrail, et devient une équitation de l’avant vers l’arrière. Recevoir l’impulsion dans la main est une sensation si délicate et merveilleuse qu’elle devient une recherche perpétuelle. C’est un problème au trot allongé mais c’est surtout un problème dans tout le galop…
L'association Connivence
Cette association (loi 1901 à but non lucratif) à vu le jour en 2009, créée par Emilie Haillot dans le but de promouvoir, sous la forme de stages et conférences, la complémentarité de 4 approches autour du cheval : la connaissance du cheval physique ( biomécanique, énergétique…) , la connaissance du cheval psychique (éthologie, horsemanship…) , la gestion physique et énergétique du cavalier, la technique du dressage du cheval selon les préceptes classiques.
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